Alors qu’une pandémie a transformé une bonne partie de l’humanité en morts-vivants (mais des morts-vivants très gentils et plutôt conciliants), les survivants tentent de réorganiser la société « d’après » sur des bases entièrement nouvelles.

Le problème, c’est que, sous couvert de bons gros sentiments progressistes (comme l’inclusion ou la bienveillance) et sans même s’en rendre compte, ils ne font que reproduire un à un tous les écueils de l’« ancien monde » (comme l’exploitation des plus faibles par les plus forts ou la prime au seul mérite). Voilà, en gros, le sujet de ces Méritants. Un pensum sociologique, donc ? Pas du tout. Car dans un décor inventif et calibré sur mesure pour cette fable post-apocalyptique, sept comédiens portent avec une énergie folle cette véhémente satire des travers de notre modèle capitaliste en enchaînant les dialogues ciselés et en enquillant les situations cocasses. Entre comédie loufoque et film d’horreur, ces Méritants déconstruisent donc les jeux de domination qui nous régissent – sans Karl Marx, mais dans l’hilarité générale...